Journalistes français
en Inde

Régis Nusbaum, 41 ans, était journaliste de télévision en France. En octobre dernier, il s'est installé comme journaliste indépendant à New Delhi. Il y travaille pour la presse écrite et la radio.
Régis Nusbaum,
journaliste indépendant basé à New Delhi

- Comment êtes-vous devenu journaliste ?
- Originaire de Franche-Comté, j'ai d'abord passé une licence de philosophie et d'une maîtrise de droit. En 1981, je suis entré au CUEJ de Strasbourg. J'en suis sorti en 1983.

- Votre parcours depuis votre sortie de l'école de journalisme de Strasbourg ?
- A la fin des deux années, j'ai enchaîné les stages, surtout en télé. En 1985, je suis entré au planning de France 3 et j'ai fait la tournée des locales pendant 4 ans. Après ça, j'ai tout arrêté et je suis parti dans les pays de l'Est. J'y ai pigé pour Le Monde, Politis et Sciences et Technologies. Revenu en 1990 en France, j'ai intégré France 3 national comme responsable d'édition.

- Pourquoi avez-vous finalement choisi de vous installer en Inde ?
- En 1993, je me suis mis en disponibilité huit mois pour découvrir ce pays qui m'intéressait pour des raisons personnelles. J'y ai un peu bossé pour Libé, mais je me suis surtout baladé. J'en ai aussi profité pour faire des repérages. Quelques mois après mon retour en France, je suis revenu avec une caméra. J'ai tourné un sujet pour Envoyé Spécial (France 2), sur les enfants de la gare de New Delhi. Je suis à nouveau rentré en France. Cette fois, la décision était prise. Je suis venu m'installer ici le 9 octobre dernier.

- Pour qui travaillez-vous ? - En presse écrite, je travaille pour le Journal de Genève, Le Parisien et Les Echos. Je fais aussi des piges radios pour Radio Monte Carlo et la RTBF (belge). Ca ne fait pas beaucoup mais je ne suis arrivé qu'en octobre dernier. J'ai d'ailleurs eu beaucoup de chance car l'actualité a été chargée : Mère Theresa, une catastrophe aérienne, Miss Monde...

- Comment trouvez-vous vos informations ?
- Comme tous les autres correspondants, je regarde la télé, je lis la presse anglophone et je passe deux fois par semaine au bureau de l'AFP. Des journalistes indiens me passent aussi des infos. Il y a les gens que l'on rencontre et les idées que l'on pêche à droite et à gauche. Le problème est qu'il n'y a guère de demande pour l'Inde : il y a une tonne d'histoires à raconter, mais les journaux ne s'intéressent pas tellement à l'Inde, qui n'est pas une zone d'influence française.

- Pourtant, il y a beaucoup de correspondants français à New Delhi...
- C'est vrai que tous les grands journaux ont quelqu'un. Et c'est l'un des problèmes : tout est overbooké, les places sont chères. Pour moi, ça commence cependant à bien marcher après trois mois. J'ai bien travaillé en novembre et décembre.

- Vous partez souvent en reportage ?
- Je ne suis pas encore parti pour le moment. Il y avait vraiment beaucoup d'actu et j'ai préféré rester à New Delhi pour fournir tout le monde à temps. Mais j'ai des projets de reportages. J'attends que ce soit plus calme pour partir.

- Pourquoi avoir choisi New Delhi ?
- Tout le monde est ici. Ce n'est pas une ville très marrante. C'est très pollué. Mais tout se passe ici.

- Votre meilleur souvenir ?
- Un reportage effectué en 1994 pour Libé sur les opérations de l'armée indienne au Cachemire.

- Votre plus mauvais souvenir ?
- Je n'en ai pas encore, sincèrement

- Vos projets pour la suite ?
- C'est ma grande question.

- Et enfin, une question particulièrement nulle. Pouvez-vous nous résumer l'Inde en deux phrases ou en trois adjectifs ?
- (Il ne rigole pas). C'est la planète Mars. En même temps horripilant et fascinant.


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