Laos

Lao Bao, le 5 mai 1997


Trucs & Co

Les deux reporters vous livrent comme d'habitude les tuyaux glané après trente jours passés au Laos. Mieux qu'un guide, une suite d'avis partiaux sur le pays. Nous quittons évidemment la casquette du journalisme qui se veut objectif, pour celle des Français en voyage, égaux à eux mêmes...

 

Anniversaire. Que peut-on faire pour fêter ses 26 ans à Vientiane ? Réponse : aller chez Pimpom, l'épicerie internationale de la capitale. Roquefort, vins de Bordeaux et d'ailleurs, steaks tendres de Nouvelle-Zélande ou même camembert bien de chez nous... On peut presque tout y trouver pour concocter un vrai repas à la française, aux prix de chez Fauchon. Après, on bricole avec les casseroles. Et bon appétit.
Argent. Au 1er mai 1997, mille kips équivalaient à 4,30 FF. Attention, très peu de banques au Laos : sortis de Vientiane, Savannaketh, Luang Prabang et Pakse, impossible de fonctionner avec la carte bleue au guichet de la Banque pour le commerce extérieur lao (BCEL) et de ses filiales. Les dollars (et dans une moindre mesure les baths thaïlandais) sont parfois préférables aux kips, notamment pour payer les grosses sommes (cela évite d'avoir trois kilos de billets au fond des poches). Exemple : pour payer un aller-retour Luang Prabang-Vientiane, il faut débourser 92 dollars, soit 92.000 kips. Les plus gros billets du pays sont les billets de 1000 kips. Un panier devient vite nécessaire.
Avion. La route entre Luang Prabang et Vientiane n'est pas recommandée par les ambassades étrangères. Des attaques ont eu lieu, menées par des rebelles hmongs en un point très précis du parcours, au niveau de la ville de Kasi. Nous avons croisé des routards qui l'avaient emprunté et semblaient tout à fait en forme. Pour ceux qui n'ont pas envie de risquer les coups de mortier, l'avion constitue une alternative peu chère. Si vous partez au Laos avec un budget confortable, prendre l'avion évite la fatigue des voyages en bus, toujours extrêmement longs et fatigants (cf Circulation).
Centre culturel français. Au Laos, peu de moyens pour s'informer de l'état du monde. Le Vientiane Times, organe officiel de presse, constitue une source plutôt orientée pays frères et réceptions pseudo-mondaines à Vientiane. Pour les bonnes vieilles nouvelles de chez nous, il y a le centre culturel français, situé en face du Marché du matin de Vientiane. La bibliothèque est libre d'accès, tous les jours sauf le dimanche. On y trouve notamment Le Monde, L'équipe, le Canard Enchaîné et l'indispensable Vingt ans. Une librairie, le Raintree, située près de la fontaine Nam Phou, vend également quelques magazines. Qui ne sont cependant pas forcément de la première fraîcheur...
Circulation. Au Laos, pas de fous du volant. L'état des routes de la majeure partie du pays ne permet aucune pointe de vitesse. Le jeu consiste plutôt à amener d'énormes machines bringuebalantes et leurs mécaniques vieillottes en bout de course, à travers veaux, vaches, motos et piétons qui encombrent la chaussée. Les routes sont souvent dans un état épouvantable. La plupart ne sont d'ailleurs même pas goudronnées. Quelques distances : Vientiane-Luang Prabang, seize heures pour 400 kilomètres. Vientiane-Savannaketh : onze heures pour 560 kilomètres (l'une des meilleures routes du pays). Savannaketh-Lao Bao : huit heures pour 260 kilomètres. Les machines tanguent et cahotent. Les voyages sont toujours intéressants. Mais vraiment éprouvants.
Colis. Nous n'avons eu aucun problème pour envoyer nos colis et nos cartes postales depuis Vientiane. Par contre, à Savannaketh, les prix ont été multiplié par dix sans que nous en comprenions réellement la cause... Préposée de mauvaise humeur, machine à calculer défaillante ou tarifs spécial touristes ? Nous ne le saurons jamais.
Electricité. La même que chez nous. Dans certains hôtels, les prises françaises passent. Dans d'autres, il faut les prises laotiennes (qu'on trouve pour quelques francs dans tous les marchés locaux).
Hébergement. Le tourisme reste peu développé au Laos et les hôtels ne sont pas toujours aux standards européens. Les chambres sont relativement chères comparées à d'autres pays d'Asie. Dans les grandes villes comme Vientiane et Luang Prabang, difficile de trouver une chambre correcte (un lit, une table, des murs pas complètement glauques) pour moins de dix dollars. Dans les plus petites villes, nous avons trouvé à nous loger pour cinq ou six dollars (un lit, une table et des murs complètement glauques).
Internet. Officiellement, Internet n'est pas autorisé au Laos. Le gouvernement va cependant ouvrir un site et peut-être autoriser d'ici quelques mois les accès Internet. Pour l'instant, on a juste le droit de les demander. Et de bricoler : on peut téléphoner à Bangkok (3 FF la minute) pour se connecter au Web. Nos remerciements à Peter Loone, manager de Planet Computers (0021-218-972) qui nous a permis d'envoyer nos carnets de route depuis Vientiane.
Laissez-passer. Si vous avez un vieux guide, pas de panique. La vieille méthode des laissez-passer a été abandonnée. Un touriste peut a priori se rendre partout. Une seule obligation : faire tamponner son passeport dans les guitounes d'immigration des différentes villes où l'on passe la nuit. Les villages comptent aussi. Malgré des mises en garde répétées, nous n'avons eu aucun problème de racket à la sortie du pays. Les douaniers de Lao Bao ont été adorables.
Meilleure saison. De novembre à février, il ne pleut pas beaucoup et les températures ne sont pas trop élevées. Si vous souhaitez partir dans les montagnes du nord, mieux vaut choisir le début de la saison des pluies (de mai à juillet), car les températures restent alors modérées en altitude.
Précautions. Aucun problème de sécurité au Laos. Une fois encore, les habitants sont d'une gentillesse incroyable. Nous n'avons rencontré absolument personne qui ait une aventure désagréable à raconter. Un peu plus de prudence est nécessaire pour la santé : attention au paludisme, endémique dans la zone (surtout au nord). Ne jamais boire l'eau du robinet, faire attention à la nourriture pas toujours de la première fraîcheur et éviter de tomber malade dans les endroits reculés. C'est le cauchemar des assistances, car le rapatriement peut rapidement devenir problématique. De plus, les seuls hôpitaux valables sont en Thaïlande. Très proches de Vientiane. Evitez quand même les urgences de nuit car le pont de l'Amitié est fermé. Ca rassure.
Téléphone. Pour les communications locales, cela ne coûte vraiment pas grand chose. Pour les communications internationales, on a le choix entre la Poste (très chère) et les grands hôtels (extrêmement chers).
Visas. Assez facile d'obtenir un visa de tourisme depuis Bangkok. Durée : quinze jours. Les tarifs sont assez élevés, car tout le monde doit passer par des agences de voyages privées, agréées par le gouvernement lao. A noter : les tarifs sont fixes, soit 400 FF à Bangkok pour quatre jours d'attente. Pour les plus pressés, il y a le tarif supérieur (environ 600 FF) qui permet d'obtenir le visa en 48 heures chrono.
Zoé. Elle a deux ans, une bouille d'ange et le sens de la répartie ("Ouais, c'est cool"). Elle nous a accueilli dans sa maison de Vientiane, nous a réveillé tous les matins à sept heures pour jouer au Playdo et nous a prêté ses parents pour des soirées mémorables. Les voyages, ce sont aussi les rencontres qui en font l'intérêt. Merci à tous les trois.

 


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