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Malaisie | ![]() |
Kuala Lumpur, le 1er mars 1997
Malarama
Le dragon aux trois couleurs ne fait guère de bruit sur la scène internationale. Pourtant, entre les tensions raciales, l'émergence d'un Islam radical et de hautes ambitions économiques, la Malaisie pourrait bientôt faire parler d'elle. Visite guidée avec notre habituelle rubrique "panorama". | ![]() |
![]() Comme toutes les jeunes nations, l'ancienne colonie britannique cherche depuis des années à faire valoir l'appartenance nationale. Mais en Malaisie, l'exercice se heurte à une difficulté de taille : la composition multiethnique de la population. ![]() ![]() |
![]() En 1990, les élections organisées dans l'Etat malaisien du Kelantan ont résonné comme un coup de tonnerre. Le parti islamiste a remporté les sièges. Dans l'euphorie de la victoire, le nouveau dirigeant du Kelantan affirmait vouloir imposer la Charia dans son fief. Et bientôt, répétait-il, la Malaisie suivra également ce chemin. Six ans plus tard, la naissance annoncée d'un Islam radical malais n'a pas eu ![]() |
![]() « Vision 2020 »... Les peintres en bâtiments s'en sont donnés à coeur joie sur tous les immeubles officiels. Les jardiniers de la capitale rivalisent d'imagination pour faire apparaître le slogan dans les bacs à fleurs. ![]() |
![]() « Les plus hautes tours jumelles du monde ». « La plus grande mosquée du monde ». « Le plus haut drapeau du monde ». « Le plus gros papillon du monde ». La Malaisie semble atteinte de la folie des grandeurs. Pas un endroit touristique qui n'ait développé le concept. A Taman Negara, perdu dans la jungle tropicale, le guide fait soudain un détour. Il ne voudrait surtout pas faire manquer à ses ouailles le clou du spectacle : « Le plus grand pont suspendu du monde ». Après des heures de marche, après les sangsues, les huttes aborigènes, les fleurs merveilleuses et les crawls dans des cavernes infestées de chauve-souris, on s'attend à un fantastique ouvrage aborigène, construit à main d'hommes au-dessus d'une grande rivière infranchissable. On débarque sur un ouvrage impeccable, tout neuf, « made in office du tourisme ». Entourés des « plus grands arbres du monde », baignés de la « pluie la plus mouillée du monde », au milieu des cris inquiétants des « plus beaux oiseaux du monde », qui peuplent « le parc naturel le plus protégé du monde », on comprend enfin que rien ne sera épargné par « le pays le plus frimeur du monde ». |
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