Malaisie

Kuala Lumpur, le 1er mars 1997


Express-Pratique

Epuisés après une remontée express de la Malaisie, les deux reporters vous livrent en exclusivité tous les trucs qu'ils ont expérimenté pour vous en quinze jours. Le pays est loin d'être désagréable. On avait juste beaucoup de retard... Comme d'habitude, nous retrouvons ici la partialité des Français en voyage, égaux à eux mêmes.

 

Argent. Le dollar malais (Rm) vaut 2,30 FF. Aucun problème pour effectuer le change : de nombreuses officines privées prendront vos dollars ou vos francs sans difficulté. De nombreuses banques offrent un guichet automatique 24 heures sur 24 dans les grandes villes (Kuala, Butterworth, Georgetown...) Attention : dans la jungle, le change devient difficile...
Annie Idoux. L'institutrice de l'école du Placieux (Nancy) est venue vérifier in situ que les deux jeunes reporters faisaient sérieusement leur travail. Pour frimer devant sa mère, Guylaine a accéléré le rythme. Au bout de quinze jours, tout le monde était sur les rotules et Bangkok encore très loin...Désolés pour la visite en accéléré, la balade mouillée en pirogue et le départ précipité. Et merci pour tout.
Autoroutes. Des rubans aussi lisses que des pistes de skateboard... Un délice après les routes défoncées du sous-continent indien. Les autoroutes sont payantes (quelques Rm pour des centaines de km). Si vous voyagez en voiture de location (toutes les grandes firmes de loueurs internationaux sont représentées), c'est tout confort. Les locations sont cependant assez chères (compter au minimum 150 FF par jour avec une (bonne) assurance comprise). Les conducteurs malaisiens roulent plutôt prudemment, en tous cas bien mieux que dans de nombreux pays asiatiques. Accessoirement, il est intéressant de savoir qu'ici, on roule à gauche. On s'y fait vite.
Centres commerciaux. Inutile d'amener trois tonnes de dentifrice et de tapisser le fond de votre sac avec du papier toilette. On peut absolument tout trouver en Malaisie, à des prix inférieurs aux prix français. Toutes les grandes marques sont présentes, notamment en matière d'affaires de toilettes. Les centres commerciaux sont généralement ouverts de 10 à 22 heures. Pour les pannes de nuit, il y a toujours un commerçant indien au coin de la rue. Il vous trouvera n'importe quoi, même à trois heures du matin.
Distances. A Georgetown sur l'île de Penang, nous sommes tombés par hasard sur un panneau indicateur. Nous nous trouvions à 8960 km de Paris, à vol d'oiseau, et à moins de 2000 km de Hong Kong. Rassurés quant à notre sens de l'orientation, nous suivons depuis cette direction en espérant ne pas nous perdre avant d'arriver à Hong Kong.
Douanes. Une forte tendance à la paranoïa se retrouve dans tous les guides de voyage : attention aux drogues qu'on peut vous glisser dans le sac, attention aux gens trop gentils qui vous offrent des boissons aromatisées aux somnifères, attention aux agressions... Nous, on a rencontré des gens d'une gentillesse extrême et des rues très rassurantes même en pleine nuit. Les douaniers nous ont inspecté d'un oeil fatigué, tamponné nos autorisations d'entrée et de sortie sans même prendre la peine d'ouvrir nos sacs. Il vaut donc mieux laisser la parano à la maison. En ouvrant l'oeil tout de même, mais pas plus que d'habitude.
Electricité. Tout pareil que chez nous. Laisser le kit de survie électrique du baroudeur au grenier.
Habillement. Beaucoup de foulards en Malaisie. Mais on est loin de l'Iran ou du Pakistan : les couleurs sont éclatantes, les tchadors se déclinent sur des tons rose fushia, vert pomme ou jaune canari. La sortie du ferry de Penang, aux petites heures de la matinée, est un bonheur pour les yeux : une marée de foulards de toutes les couleurs se précipitent sur le quai pour y attraper le bus. Les Chinoises et les Indiennes portent minijupes et hauts talons aux côtés de leurs soeurs malaises drapées. Aucune tension apparente, et en tous cas, jamais un seul regard de travers envers les filles habillées comme chez nous. Une Occidentale portant le foulard réussirait juste à se rendre ridicule. Eviter les minijupes et les décolletés en visitant les mosquées. Pour le reste, tout est permis.
Hôtels. On trouve toute la gamme des prix, de 30 FF la nuit pour une petite chambre double pas très nette dans un vieil hôtel chinois à 1000 FF et plus pour une double dans un palace de standard international. Seule Kuala Lumpur nous a semblé chère : compter un minimum de 70 FF la nuit pour une chambre double dans des hôtels souvent crados. Pour les plus fauchés, il reste les dortoirs (15 FF la nuit). Une adresse sympa et pas (trop) chère : le « Coliseum hotel » (70FF la double avec ventilateur, tel : 03-2926270). Un rêve colonial délabré, le plus ancien hôtel de la ville. On pousse les doubles baies vitrées à l'allure de western, et l'on se retrouve perdu dans le Kuala Lumpur colonial. Les chambres fleurent bon les années 30, le bar enfumé a conservé les crochets à fusils où les riches planteurs se délestaient de leur artillerie. Une seule réserve pour les noctambules : l'hôtel ferme ses portes à minuit et ne les rouvre qu'à 10 heures. Ca nous a valu une partie de nuit sur un trottoir. Bonjour les rats et les moustiques.
Jungle. A ne pas manquer. Trouilles assurées. Pour y aller, deux solutions. La première consiste à y aller tout seuls comme des grands : un peu compliqué car il faut prendre un bus jusqu'à Jerantut, puis un bus jusqu'à l'embarcadère des pirogues, puis une pirogue, puis trouver un hôtel dans l'un des camps établis sur les bords de la rivière. Une alternative plus confortable, et un peu plus chère, consiste à réserver depuis l'une des agences de Kuala Lumpur. Le « package » comprend le voyage dans son entier et des réservations en hôtel (de 30 FF en dortoirs potables pour quatre à 500 FF dans de petits bungalows climatisés adorables). Une fois sur place, il suffit de trouver un guide pour partir dans la jungle. Un bon conseil : pour un petit supplément, préférer les chambres climatisées. On a joué les économes en dortoirs avec ventilateur. On a passé trois jours avec des habits mouillés qui refusaient de sécher et qui commençaient sérieusement à sentir quand on a repris la pirogue. Et ne pas laisser bêtement son poncho à Kuala Lumpur. On l'a regretté pendant trois jours, trempés et grelottants sous une pluie tropicale torrentielle. Prévoir aussi un pantalon qui ferme au niveau des chevilles. Trois semaines plus tard, on a encore la marque des sangsues sur les jambes...
Meilleure saison. Le climat est typiquement tropical, chaud et humide toute l'année. Pour la jungle, préférer la fin février (normalement la saison sèche, on n'a pas eu de chance) et juillet-août (la saison des fleurs). Pour la côte est, éviter la mousson de février. Pour la côte ouest, éviter avril. De toute façon, il est rare qu'il pleuve toute la journée, même pendant les moussons. Les ondées sont fortes, mais courtes. Prévoir un bon poncho pour les endroits reculés et un parapluie de poche pour les villes.
Nourritures terrestres. Le pays fait l'unanimité auprès des gourmets. Les plats sont délicieux, la préparation se fait selon les normes d'hygiène minimales et les prix sont très doux. A essayer : les « satay », de petites brochettes de viande typiquement malaises, accompagnées d'une sauce aux cacahuètes (voir photo de une de ce carnet). Dans les petites échoppes de rue, on trouve surtout des plats chinois (du type riz collant et canard laqué) ou indiens (du type riz collé et viande perdue dans une sauce curry). Les spécialités malaises sont plus difficiles à trouver. Il faut dire que ce sont les Chinois qui tiennent la plupart des restaurants... Le coup de coeur de la semaine : la fondue de Chinatown à Kuala Lumpur. On s'installe sur une petite table en extérieur. Au milieu, un gros bouillon d'eau. Dessous, une bonbonne de gaz qui alimente le réchaud. Une cinquantaine de brochettes sont étalées sur la table. On les plonge au choix dans le bouillon. Une minute, c'est prêt. On paye ensuite au nombre de brochettes avalées. C'est bon, pas cher et sympa.
Prix. La Malaisie est un peu plus chère que les autres pays de la région (Singapour mis à part). Le niveau de vie reste cependant très inférieur aux prix européens. Pour les tout-petits budgets (dortoirs, restaurants de rue et bus), compter environ 60 FF par jour et par personne. Pour les gros budgets (grands hôtels, restaurants et avion), compter de 400 à 1000 FF par jour.
Téléphone. Mieux vaut acheter des cartes et tenter sa chance dans les cabines téléphoniques publiques. Elles sont souvent en panne, bruyantes ou occupées, mais beaucoup moins chères que les hôtels qui taxent à outrance les communications internationales. Plusieurs opérateurs proposent les cartes dans la plupart des magasins. Préférer Telecom Malaysia, beaucoup mieux implanté pour les communications internationales. Facile à reconnaître : ce sont les cabines bleues.
Transports. Le réseau de bus publics dessert absolument toutes les destinations. Rapides, peu chers et plutôt sûrs, les bus constituent une bonne manière de se déplacer dans le pays. Ils sont surtout beaucoup plus pratiques que les trains. Confortable, le chemin de fer malaisien n'est cependant pas très développé (grosso modo, il y a une ligne côte ouest et une ligne dans le centre). Les locaux déconseillent les minibus proposés par toutes les agences de touristes. Ils sont rapides, très rapides. Trop rapides. Les accidents sont plus fréquents, les chauffeurs rient aux éclats quand on leur demande de ne pas dépasser les 100 km/h en virage et les douze sièges sont hyper serrés. Une boîte de sardines qui se lance avec perte et fracas sur les routes malaisiennes. On a joué les sardines deux fois. On ne recommencera plus.
Visas. Les Français qui souhaitent rester trente jours sur le sol malais n'ont qu'à présenter leur passeport en cours de validité à la douane. Coup de tampon, et hop, c'est réglé. Pour les plus longs séjours, il suffit de faire renouveler son visa dans les bureaux de l'immigration des grandes villes. Facile.
A noter : l'adjectif « malais » s'utilise uniquement à propos de l'ethnie originaire du pays, les Malais. L'adectif « malaisien » recouvre la nation malaisienne, toutes ethnies confondues.

Pour découvrir le Business hôtel Novotel de Sungai Petani, situé au nord de la Malaisie ou l'hôtel Novotel de Penang, situé sur l'île de la côte ouest, il suffit de cliquer sur l'une de ces photos...

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