Voilà
deux ans qu'il s'entraîne tous les jours. "Mon
père nous emmenait voir tous les matchs de boxe avec mon
petit frère. Un jour, nous sommes tous les trois partis
quelques jours à Bangkok. Mon père voulait nous
présenter à l'entraîneur de l'école, qui nous a pris
un mois à l'essai. Depuis, on habite ici". Une
vingtaine de gamins, âgés de 7 à 21 ans, vivent au
camp à temps plein. Ils ont été sélectionnés par
l'entraîneur, une ancienne star des rings. Pour le
moment, aucun de ces gamins ne paie de frais de
scolarité : "Le temps viendra. Nous savons qu'ils
deviendront de grands boxeurs. Nous prélèverons alors
de l'argent sur leurs cachets, qui peuvent atteindre
10.000 FF pour les plus grands matchs ! " détaille
le directeur du camp. |
Chaque
jour, le programme est le même. On commence par trois
heures d'entraînement aux aurores : dix kilomètres de
jogging, du saut à la corde, des exercices de frappe au
sac de sable, des abdos et enfin des mini-combats sur le
ring bricolé dans un coin du garage. Ruisselants de
sueur, haletants, les garçons passent à la douche avant
de prendre le chemin de l'école toute proche. "En
ce moment, c'est les vacances. On est plus relax avec eux
: ils peuvent regarder la télé ou jouer
ensemble..." Vacances ou pas, l'entraînement, lui,
ne varie jamais. A 16h30, tous remettent ça pour deux
heures. Jogging, sauts, exercices de frappe, simulacres
de matchs... Des journées épuisantes. Penché sur un
livre qui retrace les légendes des grands boxeurs,
Falhun baisse la garde et accepte de se confier un peu :
"C'est violent. Ca fait mal. Je suis souvent
blessé. Mais quand je suis sur le ring, je ne sens plus
la douleur. Je ne ressens plus qu'une seule chose : la
hargne. Je suis là pour gagner." |